Une des clés du bien vieillir passe par l’assiette. La frugalité allonge l’espérance de vie. Riches en légumes et peu caloriques, certains régimes alimentaires, venus de la Méditerranée ou de l’Asie, sont ainsi plébiscités.

Réduire ses apports alimentaires est très bénéfique pour la santé. C’est scientifiquement prouvé depuis des dizaines et des dizaines d’années. Cependant, il n’est évident de s’organiser une alimentation réduite en calories de 20 à 30% par rapport à l’alimentation classiquement établie.

La frugalité apparait naturellement lorsqu’on commence à écouter de plus en plus son corps, et surtout lorsqu’on a soigné l’addiction qui pousse le plus souvent vers des abus de toutes sortes, dont alimentaires.

On peut alors ressentir les informations qu’il nous transmet (sensation de vraie faim ou de fringale, compensation alimentaire en raison de la fatigue ou du stress, lourdeur ou légèreté après les repas, acidité, douleurs au niveau des intestins, etc.). S’observer est un moyen fondamental pour mieux se connaître et pour mieux vivre son alimentation.

Moins de maladies cardiovasculaires

Toutes les études médicales le montrent : manger moins est excellent pour la santé. Évidemment ! Les bénéfices sont multiples : un poids plus stable, moins de maladies cardiovasculaires, moins d’hypertension, moins de diabète de type 2, moins de certains cancers (ORL, digestifs et du sein), et même un risque réduit de maladies de Parkinson ou d’Alzheimer chez les personnes âgées.

On s’y perd dans toutes ces diététiques. Mais on a tort de chercher compliqué quand c’est tout simple. Comme toujours, je devrais dire. Vivons pauvrement, chichement, et nous serons riches en santé.
Les excès de table tuent désormais beaucoup plus de gens que la sous-nutrition. Dans tous les pays civilisés les gens meurent de trop manger. J’ai même lu quelque part que pour une personne qui meurt de faim il en meurt 99 de gloutonnerie.
Mais c’est en partie la faute à…. notre histoire, « on » nous a habitué à trop manger. Rappelez-vous même lorsque nous étions malades , on nous disait, « manges sinon tu vas encore t’affaiblir ». Lorsqu’on a faim c’est que l’on a la santé et pour la conserver il faut donc manger. Même malades et lorsque le pouvoir digestif est réduit à sa plus simple expression, c’est à dire pratiquement inexistant, il faut manger, sinon….

Pour expliquer tout cela, il faut aussi savoir que la plus grande partie de la population occidentale souffre aujourd’hui , comme conséquence (entre autre) de ces erreurs nutritionnelles, d’une addiction. Une maladie neurologique, un problème de neurotransmetteurs dans le circuit de la récompense. Ainsi que d’un appauvrissement et/ou déséquilibre du microbiote intestinal. Ces pulsions peuvent se porter aussi bien, sur l’alcool, les sucre, le sucre+gras, le pain, le fromage, la junk food, le chocolat, les achats compulsifs, le jeu, les réseaux sociaux, le sport, le sexe, et elles peuvent rendre compliquée ou impossible l’application d’une alimentation saine et frugale. Soigner cette maladie devrait être la priorité à soigner, de façon à se libérer des pulsions.

Une accumulation de circonstances et de choix, d’acquis et d’inné, qui n’ont pas été favorable à un état de santé optimal.
Les bébés sont gavés dès leur plus jeune âge et dès lors, les habitudes et l’addiction s’installent. On leur fait gouter ce que nous aimons, très tôt. La propension légitime de l’Humain pour le gout sucré (consommer des glucides est indispensable à sa survie) , a été utilisée par les industriels pour accentuer ce désir, ce plaisir qui se sont transformés en besoin. Nous sommes presque tous devenus des gros mangeurs ou plutôt des trop mangeurs. Cette gloutonnerie continue toute notre vie, puisqu’on nous a appris et formatés comme ça.
C’est totalement l’inverse de ce la nature avait prévu pour le bon fonctionnement de notre corps. Est-ce qu’on vous a dit un  jour où vous étiez malades d’enlever quelque chose, un peu de nourriture par exemple ?

Non, au contraire on va essayer d’ajouter quelque chose encore, le médicament miracle, des vitamines, des sels minéraux, des excitants,  qui vont aller s’engloutir dans ce cloaque ambulant que nous sommes. Nous sommes déjà surchargés et personne ne pense qu’il serait plus logique d’enlever cette gêne, c’est quand même curieux comme raisonnement. On pense toujours qu’il faut rechercher LA chose qui va enlever les symptômes désagréables, parce bien sûr, ce n’est pas notre faute si nous sommes dans cet état.
C’est un fait, les gros mangeurs sont rarement bien dans leur peau, ils sont souvent fatigués, déprimés, ballonnés, ils ont des problèmes de transit, d’éruptions, des troubles digestifs, des allergies de toutes sortes. Les « bons vivants » sont rattrapés par leur alimentation. Alors que les adeptes de la frugalité n’ont que rarement ces problèmes. Ils ont une bonne digestion, tout fonctionne parfaitement.

Et puis il faut parler de la conséquence inévitable de ces excès, le surpoids qui en résulte. Il faut trainer les kilos en trop et non seulement il faut les porter mais il faut les faire vivre. Pensez à notre pauvre cœur qui devra irriguer 10, 20, 30 ou 40 kilos de chair en plus de la normale. On va le fatiguer petit à petit. On vieillit sans s’ en apercevoir.
L’abus de nourriture est une calamité. Ce sont d’abord les organes digestifs qui souffrent dans un premier temps mais ça ne s’arrête pas là. C’est la circulation qui est ralentie, c’est le système nerveux qui va souffrir, vos glandes endocrines vont fonctionner au ralenti, et vos organes d’élimination vont s’épuiser à la tâche.

Il faut éviter la putréfaction intestinale, mais comment l’éviter sans diminuer la quantité de nourriture ?
Mangez peu, j’ose même dire que même si les aliments ne sont pas bio, si vous mangez peu votre organisme vous en saura gré si vous ne le surchargez pas. Il est plus important de manger trés peu que de manger beaucoup d’une excellente nourriture, même  bio.
Le succès obtenu ponctuellement par des cures de jeûne ne procède pas autrement, c’est l’organisme qui a enfin le temps de panser ses blessures. Le sang n’est plus monopolisé autour des organes digestifs, il peut s’occuper à nettoyer, à soigner, à irriguer au mieux Mais la frugalité est bien moins difficile que de jeûner.

Il n’est donc pas nécessaire d’en arriver au jeûne complet, on peut penser la frugalité à chaque repas. Et comme l’organisme s’habitue à recevoir chaque jour une quantité de nourriture ahurissante, il sait aussi s’habituer à recevoir le strict nécessaire et il est même certain qu’ il aime.

L’inconvénient c’est que lorsqu’on a habitué son estomac à recevoir une grande quantité de nourriture, c’est très difficile de ne lui en apporter que très peu. Un estomac distendu réclame toujours plus. Il faudra donc procéder graduellement pour ne pas avoir de grosses frustrations. Et en priorité, il faudra aussi soigner l’addiction si elle est reconnue. Et si après avoir soigné l’addiction, vous ne parvenez pas à réduire vos quantités, certaines solutions existent. Mais chaque chose en son temps 🙂

L’alimentation idéale se compose surtout de légumes, de fruits,de feuilles, de racine et de tubercules, de poissons, un peu de lait fermenté (yaourt ou kéfir) ou fromage frais de chèvre ou de brebis et de l’huile d’olive. Parfois, un peut de céréales complètes et bio, et légumineuses si vous ne consommez pas assez de protéines animales.

La viande (agneau, veau, porc) et les sucreries sont rares*. Les plats principaux sont à base de légumes, le poisson et la viande donnent du goût, mais ils ne constituent pas le “cœur” du repas. Le vin est présent, mais de façon modérée.

Concrètement, on fait comment ?

  • On remplit son panier d’aliments méditerranéens : olives, huile d’olive, fruits, noix, amandes, poissons et fruits de mer, poulet, œufs, racines, tubercules, et légumes.
     
  • On privilégie les légumes : « Une de nos études nous a permis d’observer qu’en France, le bénéfice des légumes prime sur celui des fruits ».
    On les choisit rouge, orange, jaune, car leur couleur traduit leur richesse en antioxydants, et l’on prévoit une crudité ou une salade assaisonnée à l’huile d’olive extra-vierge au déjeuner et au dîner, en plus du légume cuit.
     
  • On utilise l’ail, les oignons, les épices et les herbes aromatiques.
     
  • On réduit sa consommation de viande
     
  • Pour le poisson, idéalement, il faudrait en manger 3 à 4 fois par semaine, mais le bon poisson est cher quand les premiers prix peuvent contenir des métaux lourds et des pesticides. Dans ce contexte, c’est déjà bien de réussir à en manger deux fois par semaine, en favorisant les petits poissons gras (sardines…) de bonne qualité, riches en oméga-3.
     
  • On mange peu si l’on se dépense peu. Pour les femmes 1 800 à 2 000 kcal par jour , Soit 20 % de moins environ que les apports énergétiques actuellement recommandés (2 400 à 2 500 kcal par jour ou 35 kcal/kg chez un adulte vivant dans des conditions normales).
  • A adapter bien sûr selon son activité physique et le métabolisme de chacun. L’idéal serai de vous faire accompagner par une Naturopathe qui pourrait déterminer avec vous le programme de votre changement alimentaire dans le temps, pour le rendre durable. Avec une prise en charge globale, en tenant compte de vos autres difficultés de santé si besoin

Le repas méditerranéen

Réputé frugal, en tout cas moins calorique que l’alimentation moderne industrielle, ce modèle pourrait même représenter une forme de “restriction calorique” équilibrée, adaptée à notre métabolisme et proche de notre culture, que nous pourrions adopter sans danger.

Sur les hauteurs des monts Sicanes, dans le centre méridional de la Sicile, vivent les femmes et les hommes les plus âgés du pays. Cinq villages y abritent quatre fois plus de centenaires que dans toute l’Italie. Un travail physique, une famille très soudée, et surtout une alimentation méditerranéenne caractérisent leur mode de vie.

Ce régime alimentaire, d’ailleurs inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité depuis 2010, est un des secrets de la longévité. Il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’intérêt ? « La restriction calorique permet de modifier l’espérance de vie dans tout le règne animal, affirme ainsi le Pr Jean Mariani, neurobiologiste. Diminuer son apport calorique de 30 % sans créer de carence – c’est cela qui est important – allonge l’espérance de vie de 30 à 40 %. »



Des exemples de frugalité en Asie aussi

Dans ces régions du monde, ils vivent plus vieux que partout ailleurs.

Au nord de l’Himalaya, au Cachemire, l’air est pur, le travail physique est rude, et l’alimentation à base de légumes et de fruits secs, avec peu de viande.

En Chine, le canton de Chengmai mise beaucoup sur la famille dont le soutien est associé à un meilleur fonctionnement cérébral, en plus des efforts physiques importants et d’une alimentation à base de fruits et de légumes.

En Corée, 90 % des centenaires sont en bonne santé. Leurs secrets ? De l’exercice régulier, des activités de plein air, et une alimentation riche en légumes préparés de façon traditionnelle. Les portions sont réduites, mais bien équilibrées sur le plan nutritionnel.

Au Japon, à Okinawa, la proportion de centenaires est la plus élevée au monde actuellement (cela risque de ne pas durer car les jeunes commencent à adopter le style de vie occidental moderne). Leur alimentation est composée essentiellement de légumes, et la restriction calorique quasi culturelle. Un adage connu sous le nom de Hara, Hachi, Bu signifie “n’être qu’à 80 % plein”, et les assiettes se font de plus en plus petites au cours du repas.


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