Doit-on diaboliser la malbouffe?

Ou bien la dédiaboliser, le cas échéant…

Tout part d’un message que je reçois dans mon groupe Facebook dont le thème est le TCA (troubles du comportement alimentaire, hyperphagie, boulimie).

Une membre m’explique : »Irène, j’essaie d’appliquer tes conseils, contre l’avis de mon psy d’ailleurs qui me dit de ne pas diaboliser des aliments. On a même fait ma dernière fois un travail d’exposition alimentaire avec un aliment boulimigène…un Kinder country! »

Je suis furieuse lorsque je vois le travail que font ces praticiens. Sans doute se sentent-ils impuissants devant cette maladie finalement très mal connue, surtout de ceux qui ne la vivent pas.

Alors les « modes » se succèdent , on change de stratégie, on tâtonne et les malades souffrent, baladés de l’une à l’autre toute leur vie, comme je l’ai été.

Le probleme vient d’une erreur fondamentale. Elle se situe dans le postulat de base: ne pas diaboliser ces aliments. Mais ces produits qui sont en cause NE SONT PAS des aliments!

C’est un combat qu’il faut mener, comme ça a été le cas pour d’autres produits nocifs comme le tabac, ou l’alcool. Le sucre et sa variante sucre+gras ou encore mieux , le sucre+gras+sel, est la nouvelle cible des scientifiques qui voient la catastrophe annoncée ou même déjà là!

Commençons par le seul sucre ajouté, le sucre de table, le saccharose. Je vous invite à voir ce court reportage d’Arte de 27 minutes : https://www.arte.tv/fr/videos/109816-013-A/le-sucre-nous-rend-il-betes/?fbclid=IwAR0Is1XSt2fswJ_5FJMYyjzE51m0TQLBkc0Cdm9YruKsTPVkGHhNtqyrsaE_aem_AR-iPFe0jKIiPPoGCAy6wdCtUi_-ssScuq_8jnzJmhuNjjQhdBIXcp-rTL9PjrSnXU7sHFm3LeazR5qDQm5Csmvg

Il faut donner au sucre un statut d’additif et plus d’aliment comme c’est le cas actuellement.

Je vais plus loin. Pensez vous qu’il soit intéressant pour cette personne qu’on l’expose au kinder , comme pour la désensibiliser à un allergène? Envisageriez-vous de vous exposer de la même façon à la cigarette pour la dédiaboliser? ou à l’alcool? encore plus si vous souffriez d’une dépendance à leur consommation?

Ces produits sont toxiques, nous en avons les preuves en grand nombre. Toutes les maladies « de civilisation » impliquent ces 3 produits. Des sonnettes d’alarmes sont tirées par les scientifiques.

Les produits sucrés/gras ne doivent pas avoir leur place dans nos maisons. Tout au plus est il possible d’en consommer de façon exceptionnelle lors d’un repas de fête. Mais ne les considérez pas comme des aliments amis, dignes de rentrer dans votre intimité (votre maison, votre ventre, vos cellules) comme les industriels vous le recommandent à grand renfort de publicité mièvres!

Pour les personnes qui tentent de se soigner de cette maladie qu’est l’addiction à la malbouffe, le TCA, le fait de ne plus le diaboliser revient à proposer à l’alcoolique de ne pas diaboliser l’alcool, ou au fumeur de ne pas diaboliser la cigarette. Non, on ne propose pas à ces personnes d’observer, de gouter, de toucher un verre d’alcool ou une cigarette, dans le but de ne plus en avoir peur et être capable d’en consommer juste un peu!

Lorsqu’on est addict à l’un de ces produits nocifs, il faut se soigner (il y a des solutions, lisez mon parcours sur mon site, dans le menu du haut) et les tenir le plus loin de soi autant que faire se peut dans notre société de consommation. Il faut savoir que se mettre en contact trop souvent avec ce que j’appelle les « non-aliments », entretient la mémoire de l’addiction. Exactement comme pour l’alcool ou la cigarette.

Si vous souffrez de cette maladie , qui n’est pas d’ordre psychologique mais bien physiologique (une sombre histoire de neurotransmetteurs et récepteurs GABA dans le circuit de la récompense), soignez vous, et chassez ces dangers de votre quotidien dès que vous vous en sentez capable!