Voila un mot qui ne résonne pas pareil chez tout le monde!

Pour l’alcoolisme, la tendance habituelle surtout chez les alcoologues, est de dire que l’abstinence est la seule voie possible pour en sortir. . Il est clair maintenant, après la découverte du Baclofene, que ce n’est pas le cas. Il est possible de devenir indifférent à l’alcool lorsqu’on atteint la bonne dose (qui est personnelle). Il en est de même pour l’addiction au sucre+gras. Lorsque j’ai commencé à me soigner, mon unique but était « de pouvoir manger une cuillère de Nutella sans finir le pot »

Il était alors inconcevable pour moi de ne plus jamais m’offrir le plaisir réconfortant de ce produit au gout qui me semblait alors incomparable, de douceur, au parfum de mon enfance, et qui, de plus, est largement encouragé dans les publicités dans tous les médias.

Lorsque mon traitement a fonctionné, le 5 juin 2012, lorsque j’ai mangé mon fameux « dernier chocolat » compulsif, j’ai compris que quelque chose avait changé. J’ai été très déstabilisée pendant environ 2 mois. A chaque fois que j’avais faim (la vraie faim physiologique), je craignais que la guérison s’en aille. Puis j’ai pris confiance dans le traitement. Je parvenais à satisfaire ma faim physiologique sans le faire avec des aliments de malbouffe (chocolat, biscuits, gâteaux, etc) et ça, c’était incroyable, révolutionnaire, comme sensation.

La liberté! c’est d’ailleurs comme ça que je nomme ma guérison. Je ne l’appelle pas comme chez les alcooliques, « indifférence ». Je ne suis pas indifférente à l’alimentation. J’ai JUSTE le choix de mettre ce que j’ai décidé, dans mon ventre. Et pour ça, il vaut mieux avoir les bonnes infos nutritionnelles! d’où l’intérêt de la naturopathie.

Mon amie guérie de l’alcool juste avant moi, fait elle aussi son cheminement par rapport à sa consommation d’alcool. Elle reste en effet possible, lorsque on est sous Baclofene. C’est d’ailleurs assez extraordinaire pour une addiction où la norme admise reste l’abstinence obligatoire. Là, elle garde le choix de boire un peu, ou pas du tout. J’ai même entendu dans un forum que certains avaient même « pris une cuite » et n’avaient pas replongé pour autant, continué le lendemain. Cela est rendu possible par le Baclofene. MAIS, on sait dans ces conditions, que la dose de Baclofène restera relativement conséquente, il faut l’accepter et l’assumer. On peut s’estimer alors soigné mais pas guéri.

Si on veut faire le parallèle avec le vécu de la guérison de l’addiction-bouffe, cela se complique. Mon vécu de 7 années de cette « guérison », donc « soignée » par le baclofene, m’a permis d’expérimenter pas mal de choses. Au niveau des dosage par exemple. Lorsque j’ai « guéri » à 120mg, j’ai appliqué le principe que j’avais prévu au départ. Continuer à manger un peu de chocolat de temps en temps ‘nous avions, avec mon mari, pris l’habitude de manger 2 ou 3 carrés de chocolat noir bio à 70% le soir devant la télé. Et quel bonheur pour moi de voir que j’étais capable de ne pas retourner en chercher et finir la tablette. D’être capable de me contenter de cette petite dose sans être frustrée. Surtout que j’avais bien maigri et que ces 2 carrés de chocolat ne me faisait bien sur pas regrossir!

Ayant subi pas mal d’effets secondaires un peu désagréables pendant mon traitement Baclo, j’ai donc baissé (un peu trop rapidement, car je ne savais pas ) le dosage. De 120mg je suis descendue à 30mg en quelques semaines. C’est ce jour là, à 30mg , un lendemain de Noël où se trouvaient sur le buffet, des papillotes, que j’ai eu une pulsion très forte pour ce chocolat, quand mon petit fils m’avait un peu agacée, j’ai eu BESOIN…. C’est la que j’ai compris que j’étais descendue trop bas et que le baclofene m’avait juste soignée et pas guérie.

Que faire? j’ai alors souhaité étudier mon ancienne amie/ennemie, la nourriture et son « réceptacle » mon organisme. Et hop, 3 années d’études, passionnantes, et même édifiantes! car on ne nous apprend pas comment fonctionne notre corps. A l’école, ces notions sont abordées de loin et surtout à des âges où « on s’en fout », où on se sent invincible et immortel.

Quand j’ai compris comment fonctionnait ma belle « Ferrari », mon corps, il m’est alors apparu inévitable que si je voulais qu’il ronronne , fonctionne parfaitement, j’allais devoir lui fournir le carburant adapté. Et pas faire « comme je voulais » Il y a un mode d’emploi pour cette merveilleuse machine. Notre instinct devrait nous le fournir. Mais contrairement aux autres animaux, nous avons perdu ce mode d’emploi. Je l’ai maintenant retrouvé. Y a plus qu’à!!!!!

Dans ce mode d’emploi, l’alcool, le sucre raffiné, le blé et autres céréales, les pesticides, les additifs, les aliments ultra-transformés, le stress H24, la sédentarité, les antibiotiques modernes, les vaccins … n’étaient pas prévus.

Il fallait donc permettre à l’homéostasie de se remettre en place :

Tout système laissé à lui-même en l’absence de perturbation extérieure, revient spontanément au bout d’un certain temps, à son état d’équilibre.

Et les perturbations extérieures, ce sont celles que j’ai citées dans la phrase précédente.

Mon amie soignée de l’alcool a fait un cheminement semblable. Elle avait tout d’abord souhaité garder juste un petit verre de rosé le soir. Juste pour le plaisir! comme l’autorise l’OMS, sans que cela ne pose problème de santé en temps normal, et quel miracle de sentir qu’elle n’était pas obligée de finir la bouteille. Les soirs ont passé, et le verre de rosé a grandi. Elle avait baissé en parallèle, le dosage de Baclofène. Rechute légère, les besoins d’alcool étaient revenus, l’indifférence s’était envolée. Elle a du remonter sa dose de Baclofene jusqu’au dosage initial (310mg chez elle)

Une conclusion s’impose désormais pour moi. Il existe une mémoire de l’addiction. Le Dr De Beaurepaire l’a déjà expliqué dans son livre « Vérités et mensonge sur le Baclofene » Le Baclofene permet de maitriser artificiellement l’origine de la maladie, mais il ne la guérit pas. Nous avons donc une super béquille, un traitement qui nous permet de sortir la tête de l’eau et de respirer.

Pour l’alcool, le supprimer de son environnement reste très faisable. Les amis et famille de la personne alcoolique sont très actifs et impliqués pour l’aider à écarter l’alcool. De plus il n’y a plus de publicité pour l’alcool à la télé par exemple. Devenir abstinent est un choix qui peut s’imposer (médicalement car le foie a très souvent beaucoup souffert de l’alcool) et qui est réalisable lorsqu’on est sous traitement baclo.

Transposer ça, sur l’alimentation, la malbouffe, est beaucoup plus compliqué.

Notre société vit sur la convivialité, les invitations, les apéro, les fêtes de famille, les anniversaires, les repas au restaurant, Tout se fait, se règle , se fête, autour de la bouffe! avec de l’alcool aussi évidemment. Décider de devenir abstinent de sucres raffinés, d’aliments industriels et de dépannage, de céréales ou de croissant du matin, de pâtes blanches (ou complètes), de gâteau d’anniversaire, de glaces, de pizza, de hamburger ou de chocolats de Noël, de Pâque, on se rend bien compte que cela va être très compliqué.

Ce serai pourtant la seule façon de permettre à notre organisme de se remettre, de soigner en profondeur la maladie. C’est un cheminement à faire, qui prend du temps. J’ai décidé de me diriger vers cette abstinence. Je verrais bien le temps que cela prendra et les conséquences que cela aura sur ma vie privée. Une sélection « naturelle » s’effectuera. Elle a d’ailleurs déjà commencé. J’ai décidé d’expliquer autour de moi, mes choix alimentaires et les raisons qui m’y poussent. Dont le désir de vieillir sans maladie. Mes enfants comprennent et approuvent. Le reste des mes fréquentations devra le faire aussi.

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