5. Probiotiques, prébiotiques

Une fois que les parois intestinales sont « réparées », voyons comment bien repeupler le microbiote qui l’habite.

On a vu à quel point les facteurs physiologiques sont impliqués dans la maladie addiction. La santé humaine repose en partie sur un écosystème vivant : Le microbiote intestinal (environ 1kg1/2 de bactéries qui devraient être bien équilibrées entre saines et pathogènes)

C’est l’un des acteurs principaux, avec son « contenant » l’intestin. Dans l’alimentation de notre société occidentale, on constate un appauvrissement de la diversité de ce microbiote, un déséquilibre récurrent entre bactéries saines et pathogènes. Le microbiote est susceptible de connaitre une dégradation amenant éventuellement à un état de déséquilibre majeur appelé « dysbiose »

Celle-ci peut résulter de l’excès de micro-organismes pathogènes et/ou l’absence relative de micro-organismes bénéfiques à l’hôte…

Une dysbiose peut entrainer une dégradation de l’état normal physiologique et nous prédisposer à de nombreuses maladies : infectieuses, métaboliques, inflammatoires et neuropsychologiques.

Escherichia coli

Le Pr Déchelotte et son équipe, de l’INSERM de Rouen, ont découvert qu’une bactérie très commune (E Coli), chez certaines personnes, a muté et s’est mise à produire une protéine qui a une particularité : elle mime l’hormone de la satiété, la mélanotropine. Schématiquement, selon la quantité de cette protéine, on mange trop ou pas assez.

L’article peut être retrouvé en tapant ces mots clef dans le moteur de recherche : « Anorexie, boulimie : une protéine bactérienne mise en cause »

Akkermansia municiphila

À l’UCL (en Belgique), le Dr Patrice Cani a prouvé qu’en injectant une « bonne bactérie », Akkermansia muciniphila (une bactérie qui se retrouve rarement dans les intestins des souris obèses), on constatait rapidement une amélioration du métabolisme, une réduction de l’inflammation et une perte de poids des souris ainsi « transplantées ».

Les recherches continuent dans cette voie mais la solution n’a pas encore été trouvée pour soigner cette maladie simplement. Toutefois cela montre l’importance de la qualité de notre flore bactérienne.

Sont à l’origine de la dégradation du microbiote:

  • Une alimentation non équilibrée (l’ingestion incessante d’aliments acidifiants, pollués de pesticides, raffinés, non physiologiques, contenants des graisses difficiles à traiter par l’organisme humain, cuites ou brulées, trop de sucres et d’amidons… et trop peu d’aliments physiologiques (à voir dans le point 8)
  • La fatigue
  • Le stress
  • Une infection récente
  • L’exposition à des températures extrêmes
  • La prise d’antibiotiques ou d’antifongiques et d’autres facteurs néfastes

En même temps qu’on va travailler à supprimer les causes toxiques, on peut envisager de prendre des probiotiques (bonnes bactéries). Les plus recommandés sont les probiotiques « naturels » que l’on retrouve dans certains aliments simples et bon marché pour la plupart :

  • Kéfir d’eau, de fruit (fabrication maison)
  • Miso (magasin bio)
  • Prunes umeboshi (magasin bio)
  • Choucroute crue (magasin bio)
  • Légumes lactofermentés maison (kimchi…) Plus on varie les sortes de légumes, plus la diversité bactérienne s’élargira. En conserve, ces légumes sont le plus souvent pasteurisés, ce qui détruit une bonne partie des bactéries et réduit l’intérêt, surtout que leur coût n’est pas négligeable. Autant commencer à découvrir la fabrication (très simple) à la maison. Il suffit de s’organiser.
  • Tempeh (magasin bio)
  • Pickles (fabrication maison)
  • Chutney (fabrication maison)
  • Kombucha (fabrication maison)
  • Rejuvelac (fabrication maison)
  • Pain intégral bio au levain naturel (magasin bio)
  • Yaourt de chèvre ou brebis bio… (magasin bio)

Et les accompagner largement de prébiotiques qui agissent comme des engrais et visent à nourrir les bactéries probiotiques du colon, leur permettant de s’implanter et s’épanouir dans le microbiote du colon.

Consommer les prébiotiques avec des feuilles vertes (laitues, mâche, épinards, roquette, etc.) apporte un plus très utile au microbiote intestinal colonique.

> Oignon, topinambour, endives, bananes… la plupart des fruits et légumes !

Il est toujours temps de consommer des pro et prébiotiques « naturels » dans son alimentation, cependant, ce n’est pas recommandé d’ajouter des compléments (donc concentrés) tant que l’intestin est poreux (voir ci-dessus), car alors bon nombre de ces bonnes bactéries ajoutées en nombre vont se retrouver dans le sang alors qu’elles devraient rester dans vos intestins.

Comme comparaison, lorsqu’on a un pneu à plat parce que la chambre à air est poreuse, viendrait-il à l’idée d’essayer de regonfler le pneu sans au préalable réparer la chambre à air ??? Bien sûr que non, le problème est qu’il en est de même pour votre intestin mais qu’étant donné que vous ne pouvez pas le changer, il faudra effectivement commencer par le réparer. Ensuite viendra le temps des probiotiques !

Avec l’accord du médecin, on pourra alors prendre certains probiotiques en gélules ponctuellement mais le choix est extrêmement difficile en l’absence d’analyses de selles qui détermineraient ce dont nous manquons. Une cure ponctuelle en cas de problème intestinal avéré (diarrhée et/ou constipation) ne nuira pas.

La concentration en nombre de bactérie ainsi que le mode de conservation du produit (sous blister alu et au frais) ainsi que le prix (souvent) également sont des gages de qualité et d’efficacité. Lactobacillus reuteri (Supersmart par exemple) gélules, Sécuril, en pharmacie, du laboratoire Yalacta. Lactibiane tolérance sachets.

Et des prébiotiques en complément sous forme d’Inuline, tant qu’on n’en consomme pas suffisamment sous leur forme naturelle. Inuliflora, poudre de topinambour bio (via internet)

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