Microbiote->Neurotransmetteurs->Cerveau->Addiction/Dépression/Troubles comportementaux, de l’humeur/Maladies de civilisation:  l’effet domino

Version courte et résumée:

Vous trouverez la version détaillée juste après.

Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes vivants qui habitent notre ventre et qui nous font du bien. Ils fabriquent des substances chimiques qui aident notre cerveau à fonctionner. Ces substances s’appellent des neurotransmetteurs.

Le microbiote communique donc avec notre cerveau et influence notre humeur, notre façon de penser, d’apprendre et de nous comporter.

Les principaux neurotransmetteurs fabriqués par le microbiote sont :

  • La sérotonine, qui nous rend heureux, nous aide à dormir, à manger et à ne pas avoir mal. Le microbiote peut aussi faire augmenter une substance appelée tryptophane dans notre sang. Le tryptophane sert à fabriquer la sérotonine.
  • La dopamine, qui nous motive, nous fait plaisir et nous récompense.
  • La noradrénaline, qui nous rend attentifs, éveillés, vigilants et prêts à réagir au stress.
  • L’acétylcholine, qui nous aide à apprendre, à nous souvenir, à dormir et à bouger nos muscles.
  • Le GABA, en particulier :

Le GABA est un neurotransmetteur qui calme notre activité nerveuse. Il est fabriqué par certaines bactéries du microbiote, surtout des Lactobacillus et des Bifidobacterium. Ces bactéries utilisent le glutamate, un autre neurotransmetteur, pour faire du GABA.

Le GABA du microbiote peut passer de notre ventre à notre cerveau, où il se fixe à des récepteurs et change l’activité de nos neurones. Le GABA nous aide à être moins anxieux, moins stressés, plus détendus et à mieux dormir.

Le GABA joue un rôle dans le circuit de la récompense, qui est un ensemble de zones du cerveau qui nous font ressentir du plaisir, de la motivation et de l’apprentissage. Le GABA limite la libération de la dopamine, qui est une substance chimique qui nous fait plaisir (parfois à l’excès)  et nous motive. Le GABA peut donc avoir des effets sur nos envies, nos émotions, notre mémoire et notre apprentissage.

Le gabaA et le gabaB sont deux sortes de récepteurs du GABA dans le cerveau. Ils ont des formes, des localisations et des effets différents.

  • Le gabaA est un récepteur qui laisse passer des ions qui rendent les nerfs moins excitables. Il est influencé par des substances comme l’alcool ou les somnifères. Il est surtout situé sur les neurones qui reçoivent le GABA. Le sucre aussi influence les récepteurs gabaA dans le circuit de la récompense. Le sucre active les récepteurs de goût sucré sur la langue, qui envoient un signal au cortex gustatif, qui à son tour active le système de récompense. Le système de récompense libère alors de la dopamine, un neurotransmetteur qui nous fait ressentir du plaisir et nous incite à répéter ce comportement. C’est ainsi que le sucre y compris celui qui se trouve dans des aliments salés ou neutres comme le pain) influence le fonctionnement du circuit de la récompense et peut avoir des effets sur les comportements addictifs, les émotions, l’apprentissage et la mémoire.
  • Le gabaB est un récepteur qui change la façon dont les nerfs libèrent ou reçoivent d’autres substances chimiques. Il est influencé par des substances (comme un médicament qui imite l’action du GABA : me demander plus d’explications). Il est surtout situé sur les neurones qui envoient le GABA.

Un manque de récepteurs gabaB peut être causé par des problèmes génétiques, cérébraux, infectieux, toxiques, médicamenteux, environnementaux ou liés au microbiote. Un manque de récepteurs gabaB peut nous rendre anxieux, malheureux et chercher à nous soulager avec des choses qui nous font plaisir, comme la nourriture, l’alcool, le sport, le sexe, le jeu…

En plus de la stimulation artificielle du médicament, il y a des moyens naturels d’augmenter la production de GABA et de ses récepteurs gabaB.

Voyons tout cela ensemble ! irenelorient@gmail.com

Version longue avec termes scientifiques

Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes qui vivent dans notre intestin et qui ont des effets bénéfiques sur notre santé. Parmi ces effets, il y a la production de neurotransmetteurs, qui sont des molécules chimiques qui permettent la communication entre les cellules nerveuses du cerveau.

Le microbiote peut également augmenter la quantité de tryptophane dans le sang, qui est un acide aminé nécessaire pour fabriquer la sérotonine dans le cerveau.

Ainsi, le microbiote participe au dialogue entre l’intestin et le cerveau, et peut avoir des impacts sur notre humeur, notre comportement, notre cognition et notre santé mentale.

Les principaux neurotransmetteurs produits par le microbiote sont :

  • La sérotonine, qui régule l’humeur, le sommeil, l’appétit et la douleur. Environ 95% de la sérotonine de notre corps provient du microbiote.
  • La dopamine, qui intervient dans le contrôle des mouvements, la motivation, le plaisir et la récompense. Des études ont montré que le microbiote peut influencer la production et la libération de la dopamine dans le cerveau.
  • La noradrénaline, qui est liée à l’attention, à l’éveil, à la vigilance et à la réponse au stress. Certaines bactéries du microbiote peuvent produire de la noradrénaline ou moduler son action dans le cerveau.
  • L’acétylcholine, qui joue un rôle dans l’apprentissage, la mémoire, le sommeil et la contraction musculaire. Le microbiote peut affecter la production et la dégradation de l’acétylcholine dans le cerveau.

Le GABA, plus précisément

  • Le GABA est impliqué dans la régulation de l’anxiété, du stress, de la mémoire, du sommeil et de l’addiction. Certaines bactéries du microbiote peuvent synthétiser le GABA ou augmenter son expression dans le cerveau.

Le GABA produit par le microbiote peut passer la barrière intestinale et atteindre le cerveau, où il se lie à ses récepteurs et modifie l’activité des neurones. Le GABA a ainsi des effets bénéfiques sur la régulation de l’anxiété, du stress, de la mémoire et du sommeil. Par exemple, une étude a montré qu’une souche en particulier produit un lipopeptide contenant du GABA.

Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) est un neurotransmetteur qui a un effet inhibiteur sur l’activité nerveuse. Il est produit par certaines bactéries du microbiote intestinal, notamment des espèces appartenant aux genres Lactobacillus et Bifidobacterium. Ces bactéries utilisent le glutamate, un autre neurotransmetteur, comme substrat pour synthétiser le GABA par l’action d’une enzyme appelée glutamate décarboxylase.

Dans le cerveau, dans le circuit de la récompense, les récepteurs du GABA

Le gabaA et le gabaB sont deux types de récepteurs du neurotransmetteur GABA, qui est impliqué dans la régulation de l’activité nerveuse. Ils se différencient par leur structure, leur localisation et leur mode d’action.

  • Le gabaA est un récepteur-canal ionique, qui laisse passer les ions chlore (Cl-) lorsqu’il est activé par le GABA. Il provoque ainsi une hyperpolarisation de la membrane neuronale, qui diminue la probabilité de déclenchement d’un potentiel d’action. Le gabaA est sensible à des substances comme les benzodiazépines, les barbituriques, l’alcool ou la picrotoxine, qui modulent son ouverture. Le gabaA est principalement localisé sur les membranes post-synaptiques des neurones, où il exerce un effet inhibiteur rapide et transitoire. On le trouve en fortes concentrations dans le cortex cérébral, les noyaux thalamiques et la couche granulaire du cervelet.
  • Le gabaB est un récepteur couplé à une protéine G, qui peut être associée à un canal calcique (Ca2+) ou à un canal potassique (K+). Lorsqu’il est activé par le GABA, il entraîne soit une diminution des courants calciques, soit une augmentation des courants potassiques, selon le type de canal. Il provoque ainsi une diminution de la libération des neurotransmetteurs au niveau des terminaisons pré-synaptiques, ou une hyperpolarisation des neurones post-synaptiques. Le gabaB est sensible à des substances comme le baclofène, qui est un agoniste, ou le CGP 56119, qui est un antagoniste. Le gabaB est principalement localisé sur les membranes pré-synaptiques ou extra-synaptiques des neurones, où il exerce un effet inhibiteur lent et prolongé. On le trouve en fortes concentrations dans les couches I-III du cortex cérébral, le thalamus, les colliculus supérieurs, la couche moléculaire du cervelet et la corne dorsale de la moelle épinière.

En résumé, le gabaA et le gabaB sont deux récepteurs du GABA qui ont des propriétés pharmacologiques, anatomiques et physiologiques distinctes.

Le circuit de la récompense et les récepteurs gabaB

 il y a des récepteurs gabaA et B dans le circuit de la récompense, qui est un ensemble de structures cérébrales impliquées dans le plaisir, la motivation et l’apprentissage.

Les récepteurs gaba A et B se répartissent différemment dans le cerveau. Les sites GABA A sont retrouvés en fortes concentrations dans le cortex cérébral, les noyaux thalamiques et la couche granulaire du cervelet. Ils sont majoritairement post-synaptiques : leur activation est responsable de potentiels post-synaptiques inhibiteurs classiques.

Le circuit de la récompense comprend principalement le noyau accumbens, l’aire tegmentale ventrale, le cortex préfrontal et l’amygdale. Le principal neurotransmetteur émis dans ce circuit est la dopamine, qui intervient dans le contrôle des mouvements, la motivation, le plaisir et la récompense. Le GABA modère la libération de la dopamine dans le noyau accumbens, en agissant sur les récepteurs gaba A et B présents sur les neurones dopaminergiques ou sur les neurones glutamatergiques qui les excitent. Ainsi, le GABA influence le fonctionnement du circuit de la récompense et peut avoir des effets sur les comportements addictifs, les émotions, l’apprentissage et la mémoire.

Un déficit en récepteurs gaba B peut être dû à des mutations génétiques, à des lésions cérébrales, à des maladies neurodégénératives, à des infections, à des intoxications, à des médicaments, à des facteurs environnementaux ou à un déséquilibre du microbiote intestinal

Le déficit en récepteurs gabaB provoque un symptôme d’anxiété, de mal-être qui demande à être compensé. Tous les plaisirs peuvent jouer ce rôle. La nourriture, surtout sucrée et grasse, mais aussi l’alcool, ainsi que le sport à outrance, le sexe, le jeu, une liste non exhaustive d’objets d’addiction.