L’alimentation Paléo (ou ancestrale)

Ce n’est pas: Manger comme les hommes des cavernes

L’alimentation paléolithique, ou « Paléo » pour les initiés, c’est tout simplement se nourrir COMME l’auraient fait nos ancêtres chasseurs-cueilleurs semi nomades, juste avant la ô combien vénérée et détestée apparition de agriculture et de l’élevage, il y a 10.000 ans.

Le principe de cette diète (qui est également un mode de vie) est extrêmement simple :

Tous les produits laitiers (fromage, yaourt ou lait), les légumineuses et céréales, sont à réduire drastiquement (pour éviter de dire le mot « interdit ») ainsi que les produits industriels transformés et modernes (chips, gâteaux, bonbons, pizza, etc.) qui eux, pourront être supprimés lorsque l’addiction qu’ils provoquent aura été traitée.

Seuls les légumes, les fruits, les baies, les noix, les oléagineux, les viandes (rouges très peu , gibier mais surtout blanches, provenant de petits animaux…), les produits de la mer (huitre, moules, poissons, etc.), les tubercules (patates douces, tarots, ignames, topinambour, panais, patates…), racines ou encore les huiles végétales sont recommandés.

On pourrait classer cette alimentation comme très restrictive dans notre style de vie moderne et occidental. Mais nous avons aujourd’hui, une facilité et la possibilité d’avoir tout à portée de main, sans obligatoirement devoir courir pour chasser, creuser la terre pour trouver des racines ou grimper pour attraper des fruits, juste en allant dans notre magasin ou notre maraicher bio acheter les produits de base. Ce manque d’activité physique explique aussi le fait que les glucides devront être aussi moins consommés qu’à cette époque, comme les protéines. Pour faire la part belle aux bons lipides (sans se diriger pour autant vers le cétogène! )

Nous avons aussi les outils modernes pour préparer facilement nos repas: blender, râpe à légumes électrique, un frigo pour prolonger la vie des aliments, une plaque de cuisson qui remplace le feu de camp pour cuire nos protéines et les légumes qui ne peuvent être consommés que cuits (haricots verts, aubergines, gros poireaux …) réconfortants le soir dans nos contrées froides

Si sur le papier manger Paléo peut paraître compliqué, dans la réalité, c’est très différent. Des milliers de gens (dont je fais partie) témoignent des bienfaits de ce régime sur la vitalité, le poids, l’énergie, sur certaines affections, ou même sur des maladies métaboliques graves (diabète ou obésité par exemple). Et témoignent également d’une certaine facilité d’adhésion au régime.

Cette alimentation séduit donc de plus en plus, et forcément reçoit de plus en plus de critiques et attaques venant de tous bords. Certains crudivores/végétaliens/véganes fustigent ces principes, tandis que d’autres puristes de l’alimentation traditionnelle moderne y voient une mode dommageable pour la santé, les traditions, la convivialité, le terroir et que sais-je encore.

Beaucoup de choses sont dites, pas toujours vraies ni toujours fausses sur le régime Paléo, alors on va remettre quelques points au clair en définissant ce que l’alimentation Paléolithique n’est SURTOUT PAS.

Ce que l’alimentation paléo n’est ABSOLUMENT PAS

1. Ce n’est pas: Une mode farfelue ou un pseudo-régime

Manger comme nos ancêtres, ou plutôt comme le feraient nos ancêtres aujourd’hui, gagne en popularité et pourrait facilement passer pour un régime fantaisiste. Mais ce régime bénéficie d’une littérature scientifique et de pistes physiologiques ou génétiques intéressantes et cohérentes dans notre contexte actuel d’une santé déclinante, et d’une alimentation fortement dénaturée.

Alors des dizaines d’études scientifiques existent sur ce sujet, et tendent à démontrer l’impact négatif des produits industriels transformés riches en calories et pauvre en nutriments ou en vitamines sur notre santé

Notre génome serait idéalement adapté pour suivre une alimentation paléolithique, naturelle, riche en végétaux et en produits animaux . Ceci entraînerait des améliorations de notre état de santé aussi bien au niveau de la sensibilité à l’insuline, que de notre tour de taille ou de notre pression artérielle

En bref le régime paléo, et bien qu’il puisse en faire rire certains, bénéficie d’une base scientifique sérieuse qui trouve des explications biologiques vraisemblables, et qui parfois se retrouve être plus efficace que le sacro-saint régime méditerranéen (que je considère tout de même comme une très bonne transition).

Voici donc la nouvelle (ou très ancienne ? ) pyramide alimentaire:

2. Ce n’est pas: Une alimentation basée exclusivement sur la viande (de mammouth ou de boeuf)

Voici l’une des erreurs les plus classiques et les plus préjudiciables pour le régime Paléo. Non, le régime paléo ne se base pas sur la consommation quasi-exclusive de produits animaux, et encore moins de viande.

Le régime paléo fait justement la part belle aux légumes. Ils doivent être abondants dans les menus du « paléovore », pour les nombreuses vitamines, antioxydants, fibres et macronutriments intéressants qu’ils possèdent. Une très grande proportion doit être consommée crue (comme tous les autres primates) pour apporter une bonne diversité de probiotiques (ils meurent à 42° ! ) et des fibres suffisamment fermes pour jouer leur rôle de balai intestinal. Consultez votre naturopathe si vous avez du mal à digérer les légumes crus.

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui justifie que le régime Paléo suscite une excellente adhésion, c’est qu’il offre un large choix d’aliments, de recettes et de plats ce qui limite les risques d’arrêts prématurés.

3. Ce n’est pas: Une alimentation dangereuse pour la santé

Certains l’affirment mais notre autorité sanitaire bien-aimée (Anses) ne s’est pas (encore) prononcée dessus. On peut en effet pointer du doigt la consommation de viande, récemment mise sur le banc des accusés avec le travail de l’OMS.

Pourtant, l’alimentation Paléo bénéficie depuis tout récemment d’une première méta-analyse qui pointe du doigt les multiples avantages de cette alimentation sur différentes composantes du syndrome métabolique comparé aux diètes officielles recommandées .

Cette méta-analyse confirme le rôle positif d’une telle alimentation sur le tour de taille, la pression artérielle ou encore les triglycérides circulants, et à moindre mesure sur la glycémie et le cholestérol.

Plusieurs travaux indiquent les avantages d’une alimentation Paléo comparée à d’autres, notamment pour réduire les niveaux de graisses du foie ou bien pour améliorer la sensation de satiété chez des diabétiques .

En bref, l’alimentation Paléo semble aujourd’hui être soutenue par des preuves scientifiques décentes, mais encore insuffisantes soyons clair, sur ses bienfaits sur notre santé.

4. Ce n’est pas: Une apologie de l’holocauste des animaux d’élevage

Toutes ces viandes, ces animaux élevés puis tués pour les adeptes de ce régime. Je suis bien conscient des conditions déplorables de la majorité des animaux d’élevage, et je ne partagerai pas ici les nombreuses vidéos (plus ou moins objectives) qui témoignent de l’atteinte au bien-être animal.

Pour défendre un tant soit peu la cause Paléo, les protéines ne représentent que 20% de l’apport calorique quotidien (dont la moitié peut être en protéines végétales). Ce pourcentage moyen sera défini plus précisément selon l’activité physique de chacun. Il sera plus élevé chez un sportif de haut niveau ou le travailleur de force.

Les produits animaux doivent être de qualité supérieure. Par qualité supérieure on entend des vaches nourries à l’herbe dans un pré, du gibier ou du poisson sauvage, ou bien choisir plutôt précieusement son éleveur parmi la masse. Un effort financier que l’on peut faire si les quantités sont réduites.

L’idéologie Paléo en relation avec la viande et les produits animaux valorise plutôt les élevages responsables, où le bien-être animal est mieux respecté, et où les animaux peuvent se nourrir et paître convenablement dans des conditions quasi-naturelles (ou peu stressante).

Bien sûr, ce genre d’éleveurs ou de producteurs ne représentent pas la majorité et doivent être délicat à trouver dans certaines régions ou parties du monde. Ce serait tout de même irréaliste que de penser que tous les « paléovores » s’orientent vers ce genre de produit de haute qualité, mais c’est tout de même l’un des moteurs principaux du concept.

5. Ce n’est pas: LA solution miracle mais…

Il faut être conscient que l’alimentation paléolithique n’est surtout pas LA SOLUTION MIRACLE à tous vos problèmes.

D’autres paramètres entrent en jeu. Tels que l’addiction, ces pulsions irrépressibles qui vous entrainent justement vers les aliments qui vous nuisent.

L’alimentation paléolithique est une alternative encore récente si on se réfère aux 1000 dernières années, mais qui se fraye un chemin dans les couloirs de la science et qui n’a probablement pas fini de nous surprendre.

Cette diète semble apporter une réponse aujourd’hui à l’épidémie d’obésité et de diabète, ou encore de maladies cardiovasculaires. Une réponse que nombreux jugent pertinente et intéressante

Alors si le régime Paléolithique ou Ancestrale ou Préhistorique vous intéresse, et bien sachez que ce n’est pas une mode si débile que ça

Une transition peut être envisagée, en douceur, pour que cette alimentation qui vous « réparera » puisse devenir naturelle et fasse partie de vous!